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Nidrâ
(Relaxation)

(Jyoti Yantra)

Les relaxations peuvent s'effectuer au début et/ou à la fin de la pratique. Elles s'effectuent allongé(e) sur le dos en prenant bien soin de s'étendre de tout son long. Les jambes sont légèrement écartées, les bras sont le long du corps et les paumes de mains tournées vers le plafond. En fait il existe dans cette position appelée Shavasana, (la posture du cadavre), toutes sortes de techniques qui cherchent à ouvrir des espaces intérieurs. Le Yoga Nidra propose ainsi de garder la vigilance dans l'état de relaxation. La sensation de soi se révèle alors dans un espace plus vaste, plus subtil et qu'il convient toujours de ressentir tactilement.

Pour commencer il faut s'abandonner à l'inertie du corps, détendre le ventre qui doit participer au mouvement spontané du souffle, les muscles du visage doivent être décrispés, en particulier, le front et les paupières, la bouche peut être légèrement entrouverte et la langue relâchée.

Il faut se concentrer sur le mouvement de l'air dans les narines, il faut ressentir l'air qui rentre à l'inspir avec sa sensation de fraicheur et qui sort à l'expir avec sa sensation de chaleur.

Enfin il faut exercer petit à petit la fixité oculaire les yeux fermés, la vue intérieure doit se révèler comme étant celle d'un espace profond d'où puisse être perçu de la lumière. Toutes sortes de lumières peuvent faire l'affaire, ce peut être de la lumière noire, des points scintillants, une lueur jaune, orangée ou bleu au niveau du front. Il faut absolument voir du dedans, exercer sa vue dans l'espace intérieur.

Enfin il faut rester vigilant(e) dans le repos et l'immobilité et il s'agit du plus difficile car si les énergies viennent à s'apaiser le sommeil n'est pas loin et nous fait vite basculer dans l'inconscience. Pour ce faire le Yoga déploie tout une palette de pratiques et de concentrations qu'il convient de visualiser ou de ressentir en soi avec une réelle sensibilité.

Un exercice simple consiste par exemple à porter les bras tendus vers l'arrière avec l'inspir, de se poser quelques instants à poumons pleins, de ramener les bras le long du corps avec l'expir, pour enfin respecter une même pause à poumons vides. Dans ce mouvement, il est principalement recherché le rallongement du souffle et sa synchronisation avec les mouvements des bras. Il est à noter que pour cet exercice les paumes de mains sont cette fois-ci tournées vers le sol.

Ces pratiques sont inombrables et ne sont en fait limitées que par la fantaisie imaginative ainsi que par celle de l'inspiration du moment. Il n'y a donc aucune limitation dans les formes que peuvent prendre ces pratiques. Il faut simplement apprendre à rappeler dans l'énergie, la trace et les sensations laissées par toutes les autres pratiques du Yoga : les Postures, les Souffles, les Gestes etc... Leurs empreintes se révélent dans notre propre intimité, il convient alors d'en retrouver le gôut et l'énergie subtile.

A un niveau plus avancé, ces relaxations cherchent à interpénétrer l'état de veille, de rêve et de sommeil, il s'agit alors d'un Yoga que l'on appelle le Yoga Nidrà. Ces techniques sont très impliquantes et très difficiles à réaliser. Il ne faut pas se tromper sur la difficulté de la proposition, car le Yoga des rêves est de loin, le plus puissant des Yoga. Le Yoga Nidrà appréhende l'univers entier comme un rêve. Le Yogi parvenu à la maîtrise des rêves, apprend à contacter des rêves de grand pouvoir, il se dirige alors dans le monde ordinaire en fonction des énergies subtiles qu'il réussit à appréhender dans ses rêves. Il apprend à reconnaître ces énergies comme étant bien plus réelles et emplies de pouvoir que celles des énergies opérant dans le monde de veille ordinaire. Dans ces rêves de pouvoir, tout est déjà accompli et la connaissance qui y est acquise s'avère être d'une richesse pharamineuse. Les connaissances qui peuvent y être "rêvélées", se valident d'elles-mêmes de façon absolument irrémédiable. Elles permettent à l'adepte de progresser beaucoup plus rapidement dans la recherche spirituelle. On raconte qu'au bout de ce cheminement, le Yogi doit transporter son corps physique tout entier et intact dans celui du monde des rêves. Le corps physique devenu alors un corps de rêve, y agit de manière aussi réelle que dans le monde ordinaire. Ce pouvoir est absolument immense, le Yogi parvenu à ce stade, peut alors, dit-on, agir directement sur la Mâyâ. Ce Yogi obtient alors la capacité de se mouvoir librement dans les 118 mondes et ce tant que prospérera l'Univers.